Dec 13 / Melanie Flouhr

Comment le syndrome de l'imposteur influence votre carrière

Moi c’est Mélanie, la cofondatrice de Purple Squirrel. Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis le Robin de Batman (= Maëva).
Récemment je me suis demandée quel est le comportement qui m’a le plus porté défaut en 2022 ? Comme vous le devinez : c’est ce fameux syndrome de l’imposteur.
Durant ces dernières années, j’ai formé et géré des équipes, j’ai toujours été au-delà des objectifs fixés, j’ai coaché des dizaines de personnes, j’ai réussi 2 réorientations professionnelles,… Et pourtant, le lancement de Purple Squirrel m’a remis dans une zone d’inconfort où je n’avais qu’une certitude : je ne sais rien et je ne suis pas sure d’être capable ! 
Heureusement pour moi, Maëva est là pour me faire relativiser quand j’ai des moments de doutes et me rappeler que j’ai le comportement, les outils et les connaissances qu’il faut pour atteindre les objectifs qu’on s’est fixés.
Dans ce article, je vais vous montrer comment ce syndrome impacte votre carrière et son évolution 
Mais aussi vous donner des pistes concrètes pour limiter cet impact 🚀
Parce que la fin d’année est là ! C’est le moment de vous préparer à la prochaine avec un état d’esprit qui vous permet d’avancer.

1. Le syndrome de l’imposteur - C’est quoi ?

Commençons par un peu de théorie…
Le syndrome de l’imposteur a été mis en lumières en 1978, par deux psychologues américaines, Pauline Rose Clance et Suzanne Ament Imes. D’ailleurs, le contenu de cet article est largement inspiré du livre de Clance : The Imposter Phenomenon: Overcoming the Fear That Haunts Your Success (1985).
Ce syndrome trouve son origine dans un biais cognitif qui s’appelle l’Effet Dunning-Kruger. Cet effet dit que moins vous êtes qualifié, plus vous surestimez votre compétence. Et plus vous êtes qualifié, plus vous sous-estimez votre compétence (dingue non ?!).
Dans votre entourage (pro ou perso), vous connaissez sûrement quelqu’un qui doute, malgré qu’il soit compétent et plein de potentiel. Ou quelqu’un qui se montre très confiant sur des sujets où il ne connaît pas grand chose.
Dans cet article, on va passer du temps sur la partie de l’effet Dunning-Kruger qui génère des doutes, malgré la compétence. Parce que c’est exactement ça le syndrome de l’imposteur. 
Ce syndrome touche tout le monde, que l’on soit senior ou junior. D’après les psychologues, 70% de la population en a déjà souffert.
Mais attention, il ne s’agit pas d’un “simple” manque de confiance en soi! Mais bien d’une mauvaise perception de la réalité, qui nous fait défaut. C’est pour ça qu’il est important d’en être conscient pour en éviter les travers : stress, anxiété et même parfois dépression ou burn-out.

2.Vous vous demandez peut-être ce qui génère ce syndrome…

Il prend souvent son origine dans l’enfance
  • des parents qui sous-estiment vos capacités, ou à l’inverse qui sont trop élogieux.
  • les étiquettes qu’on vous a collées. Par exemple : l’image de “cancre” ou “distrait” qui vous colle à la peau depuis l’école.
  • votre niveau socio-économique : difficile d’accepter une réussite sociale quand on vient d’un environnement pauvre et qu’on s’élève vers une classe plus aisée.
Le syndrome de l’imposteur peut également être généré parce que vous faites partie d’une minorité sociale ou d’un groupe social victimes de discriminations (par exemple : femmes noires, femmes dirigeantes, minorité religieuse, homosexuels, …). Il peut alors être difficile d’accepter une réussite quand elle vous arrive.
Mais ce syndrome peut aussi être du à des causes culturelles comme par exemple la montée en puissance des réseaux sociaux où beaucoup de personnes étalent leurs succès et oublient de parler de leurs défaites/moments de doutes.
Ces éléments malmènent votre égo et vous pousse à la comparaison…

3. Mais que se passe-t-il quand vous souffrez du syndrome de l’imposteur ?

Prenez une minute pour analyser l’imagine suivante. Elle illustre le cycle dans lequel vous rentrez quand ce syndrome apparait.

En résumé, quand une tâche génère chez vous une anxiété, un doute, vous avez tendance à soit vous préparer de manière excessive, soit procrastiner. 

Ces deux stratégies, pourtant opposées, alimentent le cycle de l’imposture :

  • Préparation excessive : vous sous-estimez vos compétences, vous travaillez beaucoup plus que nécessaire parce que vous pensez pas être assez intelligent ou capable. Et du coup, vous attribuez votre réussite à l’effort fourni.
  • Procrastination : vous vous découragez devant la tâche, vous attendez le dernier moment pour vous y mettre, vous vous auto-sabotez.


Et du coup, si vous réussissez, ça sera de la ‘chance’. Et si vous ratez… Pas grave, vous avez protégé votre égo en n’investissant pas assez dans la tâche, c’était ‘trop difficile pour vous’. 

4. Comment il se manifeste dans votre carrière ? 

Maintenant que vous avez compris c’est quoi ce fameux syndrome, je vais vous donner des exemples de comment il pointe le bout de son nez dans votre vie professionnelle.

Le syndrome de l’imposteur est caractérisé par les points suivants :

1) La peur de l’échec

“Si je n’arrive pas à atteindre mes objectifs, je vais sûrement finir à la porte”

“Mon manager aimerait que je fasse une présentation devant l’équipe, j’ai toujours été nul en expression orale. Je vais me ridiculiser”
2) La peur de la réussite

“Si je suis promu et pas mon collègue, il risque de m’en vouloir”

“Si je réussis, j’aurai l’impression de trahir ma famille et mes origines”
3) L’incapacité à s’attribuer une réussite

“Je suis la seule femme dans l’équipe, je pense qu’ils m’ont recrutée pour amener de la diversité”

“Je n’y suis pas arrivée seule, c’est grâce au travail de toute l’équipe”

“J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur un manager compétent qui m’a permis d’évoluer”

“L’entreprise m’a fait une offre pour le poste mais je ne comprends pas pourquoi. Les autres candidats ne devaient vraiment pas être bons”

“C’était trop facile pour moi, je ne le mérite pas vraiment”
4) La peur d’être démasqué

“À un moment, ils vont se rendre compte que je suis un mauvais manager”
5) La difficulté à accepter les compliments

“Christian m’a dit que ma présentation était au top aujourd’hui. Et pourtant je l’ai trouvée bof. Il a du dire ça pour me rassurer/me faire plaisir”

“Ce n’était pas si compliqué, tout le monde aurait pu le faire”

En résumé, notre cerveau se base sur du ressenti plutôt que sur des faits.


Et c’est ce qui fait qu’on a tendance à se tirer dans les pattes. Et à finir dans le cycle du syndrome de l’imposteur mentionné ci-dessus.

🍭 À vous de jouer ! - Comment y remédier ?


Prenez 5 minutes pour répondre à ce test qui vous permettra d’identifier si vous souffrez de ce syndrome : https://docs.google.com/document/d/190-GfpsVETOGzx9jpDgEAjcZOsTtAeJf9Iq32xNT3C0/edit?usp=sharing


    Une fois que c’est fait, il est temps de vous redonner confiance avec du FACTUEL. C’est la meilleure manière de contrer ce syndrome. L’année 2022 se finit doucement, je vous invite donc à lister toutes les choses que vous avez accomplies, qu’elles soient de l’ordre professionnelles ou personnelles. Pensez aux succès que vous avez eu.



    Quand votre liste est prête, réfléchissez à la cause de ces succès. Et quand je dis la cause, je dis la VRAIE cause, c’est-à-dire les moyens que vous avez mis en place pour y arriver, les heures de travail, les compétences que vous avez développées, …)





    Cet exercice va vous permettre de vous rendre compte que les réussites que vous attribuez à des paramètres externes (chance, votre manager qui s’est trompé et vous a trop bien jugé, hasard, …) sont en fait dues à des éléments que VOUS avez mis en place.

    Si vous n’arrivez pas à vous juger à votre juste valeur, pourquoi ne pas baser votre estime de vous-même sur le regard que vos proches (au niveau pro ou perso) vous portent. L’image que ces derniers ont de vos compétences est souvent plus juste que la vôtre, qui est portée vers la dévalorisation.

    Demandez leur un retour ! Partagez votre sentiment d’imposture ! Vu comme ce dernier est répandu, vous risquez d’être accueilli avec compréhension et bienveillance.


    🔭 Pour aller plus loin

    Si vous n’arrivez pas à vous juger à votre juste valeur, pourquoi ne pas baser votre estime de vous-même sur le regard que vos proches (au niveau pro ou perso) vous portent. L’image que ces derniers ont de vos compétences est souvent plus juste que la vôtre, qui est portée vers la dévalorisation.

    Demandez leur un retour ! Partagez votre sentiment d’imposture ! Vu comme ce dernier est répandu, vous risquez d’être accueilli avec compréhension et bienveillance.


    Et maintenant quoi ?

    Sans surprise, connaitre un consultant spécialisé dans la thématique carrière, c’est une manière efficace d’avoir un allier neutre pour vous aider à identifier vos forces et vos points d’amélioration. Que ça soit pour optimiser votre stratégie de candidature ou déterminer votre prochaine étape professionnelle…

    Envie de faire connaissance avec nous et de discuter de votre projet professionnel ? C’est par ici ☕️

    PS : en France, on estime que 55% des femmes sont touchées au moins une fois dans leur vie par ce phénomène et 45 % chez les hommes. Alors si vous voulez aider un proche avant les fêtes, n’hésitez pas à transférer ce mail ! Sharing is caring ! 💌