Sep 19 / Purple Squirrel

Travail et carrière : mettez au placard les injonctions à l’ancienne

Le travail prend un place énorme dans notre quotidien. 
On y passe en moyenne 80.000 heures sur une vie.
Et on voit en général plus nos collègues que nos proches... 

Du coup, quand on ressent un désalignement, c'est la panique !
Et prendre du recul n'est pas toujours facile. 
Entre ce que pensent vos amis, votre famille, vos collègues et les changements du marché de l'emploi, on a tendance à se perdre. 
Pour vous faire avancer aujourd’hui, on vous partage 3 thématiques pour vous aider à réfléchir dans le bon sens.

Sommaire

1️⃣ Vous versus votre travail

Et toi, tu fais quoi dans la vie ?

Qui ne s’est pas entendu poser cette question ?
Que cela soit en rencontrant une nouvelle personne, dans un dîner, lors de retrouvailles avec des copains d’école, ou encore en discutant avec un voisin.

La réponse est souvent la même : on sort le titre de notre job et ça permet à notre interlocuteur de se faire une opinion.

On se définit par le travail… Mais c’est tellement réducteur : avant de travailler, on n'est rien ? Et après, on n’est rien ? À la retraite, en transition professionnelle, malade ou handicapé, la société ne nous reconnaît plus ?

Ces chiffres me poussent à vous rappeler quelque chose :

VOTRE TRAVAIL N'EST PAS VOUS ET VOUS N'ÊTES PAS VOTRE TRAVAIL.

Vous avez le droit de considérer votre travail comme un “simple job”. Il n’est pas forcément censé être l’accomplissement de votre vie ou la quintessence de votre réalisation personnelle.

2️⃣ Dites bye bye à la version idéale de la réussite

Prendre de la distance par rapport aux injonctions de notre société., c’est compliqué ! On a le sentiment de devoir coller à un certain idéal, une certaine représentation de l’épanouissement personnel et professionnel.

La définition du succès selon notre entourage nous colle à la peau.

Comme s'il y avait une version idéale de la réussite en fonction de notre milieu et que notre carrière était toute tracée. C’est pour ça que se sortir de la définition de la réussite qui nous a été enseignée demande un réel effort.

D’ailleurs, voici la tête de ma maman quand je lui ai annoncé que je quittais mon poste qui correspond à ses critères de réussite (i.e. titre de poste qui me donne de l’importance, salaire qui vend du rêve, responsabilités bien plus élevées que la majorité des gens de mon âge).
Bon à savoir : les personnes qui veulent du changement dans leur carrière sont souvent bloquées par un biais cognitif : les coûts irrécupérables.

En gros, on a peur de perdre le temps/l'argent/l'énergie déjà investis dans notre carrière. En proie à cette manière de penser, nous prenons des décisions irrationnelles qui vont à l’encontre de nos intérêts.

Pourquoi ? On a tous une grosse aversion à la perte.

Nous attachons inconsciemment davantage d’importance à la perte d’un objet qu’à son obtention. Par exemple, là où gagner 100 euros nous fait simplement plaisir, perdre 100 euros nous est difficilement supportable.

Nous aurons d’ailleurs tendance à tout faire pour éviter de les perdre, quitte à sacrifier nos chances de les gagner.

Dans le cadre des coûts irrécupérables, c’est notamment cette peur de la perte qui nous incite à rester là où on est (i.e. domaine, mission, entreprise) même si on ne s’y plait plus ! C’est fou, non ?!

Dans la pratique, ça nous donne un médecin qui n’aime plus son job, mais qui “ne va quand même pas changer de carrière alors qu’il a étudié 10 ans pour”. Ou encore un manager nouvellement promu, qui se rend compte qu’il n’aime pas la gestion d’équipe mais qui “ne va quand même pas changer maintenant, alors que ça fait 3 ans qu’il travaille dur pour avoir cette promotion”.

Les coûts irrécupérables peuvent nous paralyser.

Ils nous donnent le sentiment que nos actions futures sont forcément déterminées par ce qu’on a fait dans le passé. On se focalise sur ce qu’on peut perdre sans voir ce qu’on peut gagner !

Pour sortir de cette réflexion toxique, la clé est de ne plus voir son passé comme un coût ou un fardeau, mais comme un investissement.

Demandez-vous ce que vous avez appris, comment vous pouvez le réutiliser pour avancer et vous réinventer. On développe des dizaines de compétences transversales pendant sa carrière.

Ce n’est pas parce que vous changez de domaine que vous allez perdre vos compétences du jour au lendemain ou que votre profil va perdre en valeur ou légitimité sur le marché de l’emploi.

Bien au contraire ! Vous vous ouvrez des portes !

3️⃣ Abandonnez la planification de carrière à l’ancienne !

Beaucoup d'entre nous ont appris à envisager des plans et des objectifs de carrière à long-terme, mais ce style de planification ne correspond plus au marché de l'emploi actuel.

85% des emplois de 2030 n'existent pas encore.

L'intelligence artificielle, la robotique ou la réalité virtuelle, par exemple, transforment les métiers existants et en créent de nouveaux.

Les transitions de carrière deviennent de plus en plus normales, alors ne vous mettez pas la pression pour trouver LA chose que vous allez faire pour le reste de votre vie.
Les personnes changent en moyenne entre 12 à 15 fois de postes dans leur vie (oui, oui, vous avez bien lu).

Le métier que vous exercez aujourd’hui aura totalement changé dans 5 ans.
Le métier que vous exercerez dans 10 ans n’existe pas.
Et surtout… Vous ne serez pas la même personne d’ici là !
Oubliez le plan de carrière sur 10 ou 20 ans…

Un exemple ? Dire que vous voulez être directrice financière dans 5 ans, ça risque de vous mettre des oeillères et vous empêcher de vous adapter si besoin. Et surtout ça risque de vous frustrer si vous n’y arrivez pas ou si vous y arrivez et que ça ne vous plait pas.

L’alternative ? Vous pouvez bien évidemment vous dire que vous voulez être directrice financière dans 5 ans. Mais plutôt que de ne vous focaliser que sur cet objectif, concentrez-vous sur les actions à mettre en place au cours des prochaines années pour vous en rapprocher.

En vous concentrant sur des objectifs clairs et réalisables à court-terme, vous pouvez travailler sur créer la vie que vous voulez sans vous laisser ensevelir sous des détails ou vous laisser effrayer par la montagne à gravir. Et vous restez agile !

Votre prochain emploi ou changement de carrière compte-t-il sur le long-terme ? Oui. Mais le tout est de trouver un équilibre. Au lieu de considérer un emploi ou un choix de carrière spécifique comme votre destination, essayez de le recadrer comme un tremplin pour vous aider à construire la vie et la carrière que vous souhaitez.

Les choses changent tout le temps et on ne peut pas tout contrôler, même avec un plan en béton armé - vos aspirations peuvent changer, votre conjoint peut être muté, un problème de santé peut bouleverser vos plans, un manageur toxique peut vous dégouter de votre boulot, un virus peut vous enfermer chez vous, ... Et il existe d'innombrables circonstances qui vont générer des nouvelles réflexions quant à votre carrière.

Je comprends que ça puisse stresser certaines personnes. Mais essayez plutôt de voir tout ça comme une opportunité. On n'est pas bloqué dans un personnage pour toute sa vie, on peut se réinventer.

Plus vite, vous êtes capable d'apprendre et de vous adapter, plus vite vous vous relevez si des obstacles surgissent (et c’est pas Darwin qui vous dira le contraire 😉).

Gardez à l'esprit vos objectifs long-terme et n'ayez pas peur de traiter cela comme une expérience. Vous trouvez ce qui fonctionne pour vous et la meilleure manière d'y parvenir est de rechercher, de planifier et, surtout, de passer à l’action !

À vous de jouer 🍭

Étape 1 : Je suis davantage que mon travail !

Et vous, que faites-vous dans la vie ? Qui êtes-vous ?
Définissez vos activités et qui vous êtes sans mentionner votre travail.

Je vous donne ma réponse :

Moi dans la vie, j'adore apprendre et j'adore lire. Mes lectures oscillent entre des livres de développement personnel et des livres fantastiques. J'aime bien manger et j'adore découvrir de nouveaux restaurants.

Je suis aussi une grande sportive (faut bien compenser la nourriture), je passe beaucoup de mon temps libre à faire du muay thaï et du kickboxing.
Anecdote : j'ai une passion pour les portes... Oui, je sais, ça peut sembler bizarre mais je suis du genre à m'émerveiller devant les belles portes.

Étape 2 : Interrogez vos croyances familiales

➙ Quelle était la place du travail dans votre famille (centrale/accessoire, positive/négative, identitaire/utilitaire…) ?
➙ Quelle identité vos parents ont-ils construite à travers leur travail (je suis responsable/utile/engagé/efficace /...) ?
➙ Dans votre vie d’enfant, d’adolescent ou bien d’adulte, de qui recherchiez-vous le plus d’approbation au niveau professionnel ?
➙ Quel rôle ces éléments ont eu sur vos choix de carrière ?
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Pour aller plus loin 🔭

➙ L'excellent épisode du podcast Vlan animé par Gregory Pouy avec Olivier Maurel.
➙ Le livre de Rahaf Harfoush: Overbooké, comment se libérer du culte de la productivité ?
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